Le classement des meilleures villes du monde

Mohamed SIHADDOU - L’unité des enquêtes (The Economist Intelligence Unit) du Groupe «The Economist», hebdomadaire spécialisé dans les affaires et les analyses économiques, a mis en ligne un classement des meilleures villes du monde pour l’accueil des expatriés.

Alger une Les villes australiennes et canadiennes figurent au sommet de ce classement. Cinq villes australiennes concernées par cette enquête apparaissent dans les dix premières. Selon cette enquête, Melbourne (Australie) et Vancouver (Canada) classées premières avec 1% de contraintes, sont les meilleures villes du monde qui offrent les qualités supérieures de vie, suivies par Perth (Australie) en 3ème position avec 2 % de contraintes, Vienne (Autriche) et Toronto (Canada) en 4ème position avec 3% de contraintes seulement.

La violence politique combinée à l'infrastructure peu développée, à la pénurie de logements et aux défaillances dans l’approvisionnement en marchandises font d’Alger (Algérie, 125ème position et 67% de contraintes), Lagos (Nigeria, 127ème position et 71% de contraintes), Dhaka (Bangladesh, 127ème position et 71% de contraintes) et Karachi (Pakistan, 129ème position et 74% de contraintes) les villes où les conditions de vie sont les plus sévères et les plus onéreuses pour les expatriés. Port Moresby, la capitale de la Nouvelle-Guinée Papouasie, (dernière position, 80% de contraintes) apparaît dans ce classement comme la ville la plus inconfortable pour vivre et la plus mauvaise pour les expatriés.

Au niveau de la classification selon les continents, les villes d’Europe Occidentale et celles d'Amérique du Nord sont les meilleures classées dans cette enquête. Les premières détrônent les secondes sur le plan des qualités de services supérieures qu’elles offrent aux expatriés. Les villes d'Europe Centrale et Orientale qui se caractérisent par un déficit au niveau de la santé affectent légèrement la moyenne européenne. Certaines villes d'Asie et d’Océanie sont parmi les plus mauvaises au niveau mondial, toutefois ces deux continents sont compensés par certaines villes où l’on enregistre le minimum de contraintes. L’Afrique et le Moyen-Orient enregistrent la plus haute moyenne régionale avec des contraintes sévères et des conditions de vie très difficiles. Sans exception, toutes les villes latino-américaines se caractérisent par des contraintes notables mais sans toutefois être extrêmes comme celles de l’Afrique et du Moyen-Orient.

Les moyennes régionales des villes concernées par cette enquête

Région Contraintes de la vie en %
Amérique du Nord 11
Europe 17 (EU=10, Non-EU=26)
Asie & Océanie 34
Amérique Latine 35
Afrique et Moyen-Orient 45

La méthodologie de classification des 130 villes concernées par cette enquête est basée principalement sur 12 critères d’évaluation qualitative et de mesure quantitative des conditions de vie. Ces critères ont été groupés selon trois catégories d’indices représentant chacune un total de 33,33 %:

-La santé et la sécurité
La santé (11 %) d’une ville est évaluée par rapport aux risques liés aux maladies et aux épidémies régionales, ainsi que sur la base des indicateurs d'appréciation globale de la qualité de la santé générale. Quant à la sécurité d’une ville, elle est évaluée sur la base d’actes de violence urbaine (11 %) et des risques liés au terrorisme et aux conflits armés (11 %).

-La culture et l’environnement
La qualité culturelle qu’offre une ville est évaluée sur la base des contraintes culturelles et religieuses (6,67 %), sur la variété et la disponibilité des loisirs (6,67 %), sur la qualité et la disponibilité des biens de consommation et des services (6,67 %), et sur l’indice de corruption (6,67 %). Quant à la qualité environnementale d’une ville, elle est évaluée essentiellement sur la base des données climatiques (6,67 %).

-L’infrastructure
L’appréciation de la qualité de l’infrastructure d’une ville est basée dans cette enquête essentiellement sur la qualité et la disponibilité des réseaux routiers (8,33 %) et du transport (8,33 %), la qualité et la disponibilité des logements (8,33 %) et sur des indicateurs généraux de l’état de l’éducation (8,33 %).

Cette enquête est menée sur la base de 5 seuils d’appréciation de la qualité de vie d’une ville: quand l’indice est inférieur au seuil de 20%, la qualité de vie est considérée excellente; à partir de 20 %, les contraintes de la vie commencent à se faire sentir, et au-delà de 65 %, les conditions de vie deviennent extrêmes. Plus le pourcentage est élevé, plus les conditions de vie sont difficiles. Le tableau suivant donne les seuils de contraintes de la vie utilisés dans cette enquête :

Seuils des contraintes de la vie
% Description
0-20 La vie est excellente, peu ou pas de contraintes quotidiennes
21-35 La vie quotidienne est excellente avec quelques contraintes
36-50 Beaucoup d'aspects de la vie quotidienne présentent des contraintes
51-65 Les contraintes sont les caractéristiques essentielles de la vie quotidienne
< 65 La vie quotidienne présente des contraintes sérieuses


Les villes d'Amérique du Nord offrent un cadre de vie confortable

Malgré la crainte accrue du terrorisme et le niveau élevé d'actes de violence urbaine dans certaines villes, les Etats-Unis et le Canada présentent des contraintes très faibles selon cette enquête. Grâce à une infrastructure très développée, à la meilleure qualité du système éducatif et de santé, et à la présence de diverses activités de loisirs, les villes des Etats-Unis et du Canada arrivent dans ce classement parmi les premières. Sans exception, les villes canadiennes s’affichent dans cette enquête avec un indice de contraintes inférieur ou égal à 5%, tandis que les menaces de sécurité et le risque plus grand de criminalité octroient un indice de contraintes généralement entre 10% et 20% pour les villes américaines. La ville la plus confortable aux Etats-Unis est Honolulu, en raison de ses conditions climatiques propices, de la disponibilité et de la qualité des logements, du risque très bas de la criminalité et de la délinquance, de la présence d’une multitude d'activités de loisirs. Au contraire, Washington enregistre le plus grand indice de contraintes (19%) des villes des Etats-Unis, mais il reste inférieur au seuil notable de contraintes fixé par l’enquête.

Une disparité nette entre les villes d'Europe Occidentale et celles d’Europe Orientale

Comme les villes d'Amérique du Nord, la plupart des villes des Etats membres de l'Union Européenne présentent des indices de contraintes très bas, en général entre 3% et 20%. Vienne, Genève et Zurich présentent l’indice de contraintes le plus bas de l’Union Européenne (3%). Bien que la plupart des villes de l’Union Européenne présente les niveaux les plus bas de contraintes, la moyenne européenne totale reflète l’existence de certaines villes où les contraintes sont plus grandes. La ville d’Athènes présente un indice de 24% de contraintes, le plus notable des villes de l'Union Européenne. Ceci est dû principalement à son infrastructure moins développée que celles des autres villes européennes et en raison des lourdes restrictions pour la circulation des automobilistes.

Budapest et Prague sont les seules villes de l’Europe Centrale et Orientale qui présentent des indices de moins 20%. La ville qui présente plus de contraintes dans cette partie d’Europe est Belgrade en Yougoslavie, avec une évaluation à 47%. C'est principalement en raison de l’impact de la guerre: la persistance d’une criminalité accrue et une infrastructure ruinée en plus des problèmes liés à l’approvisionnement en marchandises et à la qualité de services font de Belgrade la ville la plus mauvaise en Europe.

Contrastes des conditions de vie entre les villes d’Asie et d’Océanie

Les villes australiennes présentent les contraintes les plus faibles de la région et la ville de Port Moresby en Nouvelle-Guinée Papouasie voisine présente l’indice de contraintes le plus élevé (80%) de toutes les villes examinées par cette enquête. Le déficit de la sécurité, de l’éducation et de la santé, le niveau de corruption élevé et les conditions climatiques défavorables du fait d’une humidité élevée toute l’année font de cette ville la plus défavorisée de cette région et de ce classement.

Les centres d'affaires internationaux comme Hong Kong, Singapour, Tokyo, Osaka, Kobe, Taipei et Séoul présentent les contraintes de la vie les plus basses en Asie. Seul Séoul présente des contraintes notables avec un indice de 21%. Malgré la présence d’une infrastructure développée, les conditions climatiques défavorables et les indicateurs de santé et d’éducation restent en deçà des seuils qualitatifs fixés par cette enquête. Bombay, Phnom Penh, Dhaka et Karachi présentent des indices de contraintes supérieures à 60%, ceci principalement à cause de l'instabilité politique, de la gangrène de la corruption et de l’absence d’infrastructures adéquates, ainsi qu’en raison des conditions climatiques très rudes.

La totalité des villes latino-américaines présentent des contraintes notables

Toutes les villes latino-américaines concernées par cette enquête présentent des contraintes sensibles, cependant dans la majorité des cas, elles ne sont pas extrêmes. Les contraintes sont dues essentiellement à l'instabilité économique et politique récente dans la région. Les villes de Buenos Aires, Rio de Janeiro et Sao Paulo enregistrent respectivement 26%, 34% et 37% comme indices de contraintes. Les villes qui présentent les contraintes les plus basses sont San José à Costa Rica et San Juan à Porto Rico évalués à 22%. Le classement de la première est dû à la paix et à la démocratie civile dont jouit le Costa Rica depuis un certain temps dans la région, et la seconde du fait de son appartenance au Commonwealth.

Les menaces extrêmes posées par la criminalité et le terrorisme, combinées à une infrastructure ravagée par la guerre civile et la persistance d’un haut degré de corruption politique, font de Bogota en Colombie la ville la plus défavorisée. Elle enregistre en conséquence l’indice de contraintes le plus élevé (54 %) dans la région latino-américaine.

Les villes d’Afrique et du Moyen-Orient présentent des contraintes extrêmes

Toutes les villes d’Afrique et du Moyen-Orient concernées par cette enquête présentent des indices de contraintes de plus de 20%, avec huit villes dépassant 50%. Dans des villes où les contraintes sont moins prononcées, il y a sans aucun doute des facteurs spécifiques et exogènes. Aux Emirats Arabes Unis, les villes de Dubaï (27%) et d’Abu Dhabi (29%) présentent les indices de contraintes les plus faibles de la région. C'est dû en partie à la haute norme des logements et des infrastructures et également au faible risque de criminalité et d’actes de violence dans ce pays. Cependant, le climat extrême et les restrictions culturelles ne favorisent pas ces villes dans le classement général.

La violence politique et l'insécurité générale combinées à l'infrastructure peu développée, à la pénurie de logements et aux défaillances dans l’approvisionnement en marchandises font d’Alger (67%) et du Lagos (73%) les villes où les conditions de vie sont les plus difficiles dans cette région.

Le classement des villes arabes concernées par cette enquête

Rang; Pays; Ville; Contraintes de vie %
68 Emirats Arabes Unis Dubaï 27
71 Emirats Arabes Unis Abu Dhabi 29
76 Jordanie Amman 31
77 Bahreïn Bahreïn 32
87 Koweït Koweït 38
87 Tunisie Tunis 38
96 Maroc Casablanca 40
99 Arabie Saoudite Riyad 44
101 Arabie Saoudite Al Khobar 45
101 Libye Tripoli 45
105 Arabie Saoudite Djedda 47
111 Egypte Le Caire 48
125 Algérie Alger 67

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